“Je croyais qu’aller vite me rendrait libre. Mais à force d’aller vite, je ne faisais que courir derrière moi-même.”
Cette phrase, je l’ai entendue chez une cliente. Et c’est exactement ce que ressentent aujourd’hui beaucoup d’entrepreneurs et freelances. La sensation troublante d’avancer tout en ayant l’impression de stagner. Malgré un agenda rempli, des journées actives et une charge de travail élevée, la clarté n’est plus au rendez-vous. Les décisions deviennent floues, les priorités s’empilent, et le sentiment de perdre pied s’installe.
Face à cette situation, une réponse souvent négligée mais pourtant puissante selon moi : ralentir.
Alors je sais, ce mot n’est pas forcément quelque chose de positif dans le milieu pro 🤭.
Au contraire, il peut donner l’impression de fainéantise, voire d’abandonner.
Sauf qu’en réalité, ralentir dans son rythme de travail, c’est surtout créer un espace mental propice à des choix éclairés, à une stratégie réaliste et à une organisation vraiment alignée avec ses ressources.
👉🏻 Dans cet article, je nous invite à explorer une autre manière de penser la productivité : non plus comme une course à l’efficacité, mais comme un équilibre à retrouver entre notre énergie, notre temps et nos objectifs.
Pourquoi le modèle productiviste ne marche (quasiment) pas pour l’entrepreneur solo ?
La plupart des conseils en productivité s’adressent à des équipes, dans des environnements corporatifs ou avec plusieurs cerveaux pour se relayer.
Le solopreneur, lui, est seul aux commandes : stratégie, opérationnel, communication, SAV, gestion mentale — tout à la fois.
Ce modèle “multicasquette” ne tolère pas l’usure.
Pourtant, beaucoup d’entrepreneurs s’y engagent à toute vitesse 🚀. Résultat ? Une fatigue chronique, une perte de clarté, et l’impression de ne jamais voir le bout du tunnel. Comme le souligne Alptis, il est essentiel d’évaluer ses capacités réelles et de définir des limites pour préserver sa santé mentale et physique.
Courir ne garantit pas d’arriver à destination. Parfois, cela empêche même d’avancer.
Pourtant, notre société valorise la performance continue et la production rapide, je le déplore.
Mais donc, dans ce contexte, il est facile d’associer productivité à quantité. Les entrepreneurs plus avancés savent que plus de tâches ne signifie pas nécessairement plus de résultats.
La productivité devient réellement utile lorsqu’elle repose sur des fondations solides : de la clarté sur les priorités, une organisation réaliste, et un rythme de travail soutenable.
≋ C’est dans cette décélération assumée que naît souvent un nouveau type d’efficacité : plus calme, plus lucide, et plus durable.
Ralentir avec méthode, c’est stratégique
Rien de mieux qu’un exemple parlant, pour illustrer mon message !
Imaginons deux entrepreneurs qui ont la même idée de projet :
⁌ le premier enchaîne 12 heures de travail par jour, s’éparpille et lance une offre mal calibrée.
⁌ le second prend trois jours pour poser ses priorités, simplifier, couper et lancer petit mais juste.
Six mois plus tard 📅, le deuxième a des clients réguliers. Le premier est en pause forcée.
La vitesse n’est pas un gage de succès. L’intention, oui.
Dans Rest : Why You Get More Done When You Work Less, Alex Soojung-Kim Pang (consultant et auteur spécialisé dans l’étude de la relation entre travail, repos et créativité) explique que la productivité réelle ne dépend pas du nombre d’heures travaillées, mais de la capacité à gérer son énergie, sa concentration et son rythme personnel.
Autrement dit, le repos fait partie intégrante de la stratégie.
Reprendre le contrôle du tempo de son activité, sortir du réflexe d’urgence perpétuelle.
Cela passe par :
- planifier des blocs de travail profonds et sans interruption.
- s’autoriser un jour off chaque semaine, non négociable.
- clarifier les trois priorités majeures du mois, rien de plus.
- publier moins, mais mieux, pour sortir du syndrome du contenu permanent.
Ces pratiques simples demandent du courage, j’avoue, dans un monde obsédé par la vitesse.
Mais elles fonctionnent.

Trois routines concrètes pour adopter le “rythme juste”
Ralentir invite à reposer des bases concrètes. Il ne s’agit pas d’une injonction à “se recentrer”, mais d’un travail d’ajustement et d’écoute de soi.
Pour cela, on a plein de manières différentes de procéder (on peut même les coupler !) :
Alléger la charge mentale :
Identifier ce qui occupe inutilement l’esprit (projets en attente, tâches floues, décisions reportées) permet de libérer une part significative d’énergie.
Je propose même de tester le niveau de ta charge mentale via un test rapide et gratuit juste ici.
Exemple du check-in mental chaque matin :
Avant d’ouvrir outils ou agenda, prendre 5 minutes pour se poser ces questions :
Comment je me sens ? Qu’est-ce qui est flou aujourd’hui ? De quoi ai-je vraiment besoin ?
Ce réflexe te permet de travailler par choix, et non par automatisme.
Clarifier le rythme :
Plutôt que de viser la régularité parfaite, chercher un rythme qui respecte nos contraintes réelles, notre énergie, et les saisons de notre activité.
Organiser la semaine selon notre énergie, pas selon les tâches :
Repérer les pics d’énergie (souvent le matin) pour les tâches qui demandent créativité et concentration.
Réserver les après-midis pour les tâches répétitives ou administratives.
Réduire la fatigue décisionnelle :
Chaque décision non nécessaire vide notre énergie mentale. Simplifier notre organisation est donc pour moi, la vraie clé d’une productivité qui vient soutenir mon quotidien.
En exemple, on peut s’assurer d’avoir :
➜ une offre claire, plutôt que plusieurs options floues.
➜ un créneau fixe pour traiter les mails.
➜ des modèles/process pour les tâches répétitives.
≋ Cela demande parfois un accompagnement pour prendre de la hauteur. Non pas pour “réapprendre à mieux faire”, mais pour retrouver du sens dans ce que l’on fait, et du soutien pour remettre du cadre là où la dispersion s’est installée.
Conclusion : la productivité slowcore gagne du terrain
Dans un monde où tout pousse à accélérer, ralentir est un choix fort 🦾.
Ce n’est pas un repli, mais un mouvement volontaire vers plus de lucidité, de cohérence et de santé dans son activité.
On n’a pas besoin de tout faire, tout le temps. On a besoin de faire les bonnes choses, au bon moment, dans un cadre clair 🌱.
Prendre ce temps-là, c’est reprendre la main. Et parfois, c’est là que tout redémarre.
Je vois et j’échange de plus en plus avec des entrepreneurs en réelle quête d’un rythme de travail aligné à leurs besoins, leur réalité.
Pour moi, la productivité slowcore gagne du terrain, et ça, c’est parfait !
